L’attente est finie. À vos écrans, le deuxième volet de «C’est comme ça que je t’aime» s’amène sur ICI Tou.tv Extra dans quelques jours. Menés par la nouvelle Caïd, Huguette (Marilyn Castonguay)les Delisle et les Paquette ne ménageront aucun effort pour demeurer au sommet des hautes sphères de la criminalité. Ça va jouer dur!
À Radio-Canada, on était fiers, mardi matin, de révéler qu’un nombre record de journalistes s’était joint à la conférence de presse virtuelle qui lançait cette deuxième saison, laquelle réunissait l’auteur (François Létourneau), les réalisateurs (Jean-François Rivard et Robin Aubert, nouveau venu dans l’aventure) et les productrices (Joanne Forgues et Catherine Faucher, de Casablanca) de «C’est comme ça que je t’aime». Un deuxième opus attendu, vous dites?
Les faits parlent d’eux-mêmes. D’abord, les péripéties de nos petits banlieusards criminels de salon ont égayé le premier confinement de milliers de Québécois, en mars 2020, à un point tel que «C’est comme ça que je t’aime» est le titre ayant généré le plus de branchements et d’abonnements sur ICI Tou.tv Extra.
Décorée de 10 trophées Gémeaux, l’œuvre est devenue la première fiction télé canadienne sélectionnée à la Berlinale. Et, lorsque relayée à la télévision, la très originale création de François Létourneau a rallié une enviable moyenne de 900 000 téléspectateurs.
Année de la femme
Début de l’été 1975. C’est l’Année internationale de la femme. Un vent de renouveau souffle dans l’air, qui se répercute jusque dans les conversations des Delisle et des Paquette avec leur progéniture en voiture, en allant porter les enfants au camp de vacances. Sur place, le toujours un brin niais Gaétan (François Létourneau) devra se réconcilier avec les penchants pour la couture de son fils, question de ne pas passer pour un mauvais papa…
Parenthèse : en ouverture du premier épisode se déploie la même scène que celle qui inaugurait le premier chapitre de «C’est comme ça que je t’aime», soit la macabre découverte des quatre corps ensanglantés de nos (anti)-héros dans la piscine. On commence encore par la fin, par la conclusion de la saga, en 1976, que François Létourneau espère nous offrir dans une troisième saison.
Celle-ci n’est pas encore officialisée par Radio-Canada, mais on ne doute pas que si Huguette (Marilyn Castonguay) s’en mêle, les choses devraient aller rondement pour les fanatiques de la série…
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Remise en question
Mais revenons à nos deux familles. Flanquées de Marie-Josée la lesbienne politique (Sophie Desmarais) et le reste de la bande, celles-ci ont laissé en plan leur organisation criminelle pendant l’année scolaire, et n’attendent que la levée d’un mystérieux embargo par Huguette pour festoyer dignement dans le pognon amassé l’an dernier, entamer la reprise des activités illicites et réinstaller la suprématie de leur empire.
Huguette, la nouvelle Caïd de Sainte-Foy, finira par donner le signal, mais en servant un sérieux avertissement à ses ouailles : elles aussi devront tuer, cette fois. Pas question qu’elle se salisse les mains seule. D’autant plus que la menace des ligues ennemies viendra désormais d’aussi loin que Montréal.
Mais Huguette un peu la flemme, quelques mois après la naissance de sa petite Cécile. Victime d’entrée de jeu d’un double assassinat (…dont elle se relèvera sur ses deux jambes, on n’en attend pas moins de notre légendaire «œil du tigre»!), l’amoureuse éconduite s’ennuie de son René (Rémi Pierre Paquin) et se questionne : est-il possible d’officier dans les hautes sphères de la criminalité sans recours à la violence?
Toujours altruiste, la jeune maman s’emploiera néanmoins à enseigner les rudiments du meurtre à un représentant des Sexistes, une organisation rivale nouvellement à ses trousses. Le pauvre bougre goûtera aux conséquences d’user la patience de notre bonne Huguette.
Couples en crise
Est-ce que les couples se portent mieux qu’il y a un an? Plus ou moins. Serge (Patrice Robitaille) et Micheline (Karine Gonthier-Hyndman) forment désormais une union libre. Gaétan devra apprivoiser les tâches domestiques comme jamais, maintenant que sa femme fouette – et élimine – d’autres chats.
«Je ne peux pas m’occuper des tâches domestiques et, en plus, diriger une organisation criminelle. C’est un ou l’autre…», laisse tomber la nouvelle féministe, dans une réplique qu’il fait encore bon entendre en 2022.
Marie-Josée s’apprête à épouser le très puceau Lucien (Jean-François Provençal), qui s’inquiète de ses prestations à venir sur l’oreiller. D’ailleurs, les plaisirs charnels occupent une grande place dans les deux premières heures de ce «C’est comme ça que je t’aime 2», qui s’installent dans une certaine langueur (pour mieux dégainer plus tard, on suppose). Puis, un «autre» Gaétan (Steve Laplante, hilarant avec sa perruque de l’époque) sèmera peut-être la zizanie chez nos tandems.
On retrouvera avec plaisir d’autres visages familiers, tels Coco (Mani Soleymanlou), Puff (Mathieu Gosselin), Raymond (René Richard Cyr) – toujours aussi fou des glissades d’eau! – et Jeanine (Chantal Fontaine).
De nouveaux protagonistes viendront aussi poser leur grain de sel. Parmi eux, Grazia (Charlotte Le Bon), «Mante religieuse» issue de la mafia montréalaise, Josette (Émilie Bibeau), une veuve éplorée qui sera repêchée par les troupes d’Huguette, et Maurice (Pierre-François Legendre), un ancien bandit reconverti en barbier tenté de renouer avec ses vieux démons.
L’intrigue campée en 1974, on a droit à de savoureux clins d’œil à la culture populaire du temps, comme cette référence à Shirley Théroux et Pierre Marcotte utilisée par Raymond et Jeanine pour semer Huguette.
Comme dans le «C’est comme ça que je t’aime» original, les acteurs s’éclatent dans cette suite longtemps espérée. Mention spéciale à Karine Gonthier-Hyndman, dont la Micheline droguée à la cocaïne jusqu’à la moelle est plus survoltée que jamais.
Quelques doutes
Devant le succès de la première partie, François Létourneau ne cache pas avoir ressenti une pression au moment d’écrire un enchaînement à la hauteur.
«Je pense que les gens vont retrouver l’univers qu’ils ont aimé, mais je me suis aussi permis d’aller ailleurs. Je pense que la deuxième saison est un peu plus complexe. On va dans des zones un peu plus grinçantes, parfois tragiques, mais elle est tout aussi drôle que la première», a confié Létourneau aux médias.
Les six premiers épisodes de la deuxième saison de «C’est comme ça que je t’aime» seront déposés sur ICI Tou.tv Extra le jeudi 3 mars. Les quatre suivants seront en ligne une semaine plus tard, le 10 mars. La première saison y est toujours disponible intégralement.
Crédit photo Huguette (Marilyn Castonguay) : Bertrand Calmeau
Marie-Josée R.Roy
Fondatrice / Rédactrice en chef / Journaliste
Rétroliens/Pings