Le public jeunesse a une nouvelle fiction quotidienne de grande qualité à se mettre sous la dent. Avec «Le pacte» (lundi au jeudi, 18 h 30), Télé-Québec ralliera non seulement les préadolescents visés par le projet, mais aussi sûrement les adultes, qui se sentiront tout autant interpellés par les thématiques d’amitié, d’estime de soi, d’image et d’authenticité véhiculées par la série.
Conceptrice et auteure principale du «Pacte» (avec un bassin d’autres plumes), Marie-Hélène Lebeau Taschereau et le producteur KOTV avaient déjà offert à Télé-Québec d’autres joyaux pour adolescents comme «Conseils de famille» et «Clovis».
Dans la même lignée, leur nouvelle création est bien ancrée dans l’air du temps, avec une histoire s’articulant autour des réseaux sociaux.
Trois secrets
Ce pacte qui donne son titre à l’émission est scellé par trois élèves d’une même école, tous détenteurs d’un secret en particulier. Par un concours de circonstances propre à l’univers des polyvalentes, Arnaud, Aïna et Théo se retrouvent au parfum du secret des deux autres.
Arnaud a été forcé de déménager, doit changer de look et d’identité et doit même se tenir loin des plateformes virtuelles. On met un certain temps à comprendre que c’est en raison de questions de sécurité liées au travail de son père.
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Aïna est devenue une vedette du web en accomplissant des prouesses de parkour (des courses à obstacles physiques), mais la gamine, bien qu’habile acrobate, a en vérité le vertige et ses vidéos sont truquées. «Elle est même incapable de grimper sur une structure dans un parc», précise Marie-Hélène Lebeau Taschereau. Aïna multiplie bien sûr les pirouettes – au propre comme au figuré! – dans ses montages pour éviter de souiller sa popularité.
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Quant à Théo, il vit seul avec sa mère, qui peine à se trouver un emploi et dont la situation économique est peu reluisante. Le garçon ne veut surtout pas que ses camarades apprennent que sa famille tire le diable par la queue et que ses (faux) vêtements griffés ont en fait été cousus par sa débrouillarde maman.
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Se faire confiance
Sitôt leurs mystères éventés, ces trois étudiants aux antipodes l’un de l’autre, qui ne se seraient jamais liés d’amitié autrement, s’entendent pour garder le silence sur le jardin intime du reste de la petite bande. En cas de trahison ou d’échec, tous les secrets seront révélés sur un fréquenté réseau social. Malgré la méfiance, nos nouveaux coéquipiers devront donc compter les uns sur les autres.
«Ils vont devoir apprendre à se faire confiance, à s’ouvrir, à devenir de plus en plus authentiques au sein de ce trio-là», mentionne Marie-Hélène Lebeau Taschereau, qui souhaitait mettre l’emphase sur la force d’une complicité naissante qui incitera nos jeunes héros à «devenir les meilleures versions d’eux-mêmes».
À plus forte raison lorsqu’un vandale anonyme menacera la quiétude de l’école… et de notre petit groupe!
«Et un secret en cache souvent un autre», prévient Lebeau Taschereau.
Acteurs de talent
Surveillez bien les jeunes acteurs qui forment le trio étoile de ce «Pacte» qui a des airs de lointaine parenté avec «Ramdam», «Tactik» ou même «Watatatow». Dynamique, la réalisation est signée Jean-Sébastien Lord («L’effet secondaire», «Jenny») et Francis Piquette («Conseils de famille»).
Diablement attachants et efficaces, Léokim Beaumier-Lépine (Arnaud), Sarah-Maxine Racicot (Aïna) et Mathéo Piccinin-Savard (Théo) nous accrochent tout de suite à cette intrigue mignonne et moderne, et deviendront assurément des références en peu de temps pour les téléspectateurs de leur âge.
Les grandes personnes qui les entourent sont pour leur part des talents de renom, qui rendent «Le pacte» d’autant plus intéressant. Marilyn Castonguay est parfaite en Marianne, sympathique mère monoparentale de Théo, positive, allumée, peu fortunée, mais ingénieuse, qui ne se laisse pas démonter par les râles et l’amertume de sa progéniture.
Idem pour Fanny Mallette (Jade) et Alexandre Goyette (Jason), encadrants chefs de clan qui accompagnent bien leur Arnaud dans la transition qu’il doit vivre. Fayolle Jean Junior personnifie le père d’Aïna, tandis que Debbie Lynch-White incarne une directrice d’école qui se prend un peu trop au sérieux, un rôle caricatural, mais hyper bien rendu, qui lui va comme un gant. Au fil des épisodes, on constatera que les parents doivent eux aussi composer avec leurs propres enjeux.
Spécialistes
Marie-Hélène Lebeau Taschereau souligne que plusieurs spécialistes ont été consultés sur des notions comme l’anxiété, l’intimidation, le deuil, l’homosexualité ou le diabète à l’écriture des textes.
«On aborde une foule de sujets avec cette série-là, qui est réaliste et se colle au vécu des jeunes», dépeint-elle, en ajoutant que le grand fil conducteur du «Pacte» demeure l’importance de la réalité derrière l’image.
«On n’est pas seulement l’image qu’on dégage ou que les gens captent de nous. Ç’a toujours été vrai, mais ça l’est encore plus avec la présence des réseaux sociaux. Le grand défi des personnages, c’est de se sortir de cette image-là.»
«Le pacte», du lundi au jeudi, à 18 h 30, à Télé-Québec, dès le 14 février.
Crédit photo « Le pacte » : Courtoisie Télé-Québec
Marie-Josée R.Roy
Fondatrice / Rédactrice en chef / Journaliste