Le temps aura peut-être paru long aux admirateurs de Luc Dionne, mais développer une nouvelle série et réunir une distribution solide comme celle qui donnera vie à Dumas l’automne prochain – Gildor Roy, Isabel Richer, Vincent Leclerc, alouette… –, ça ne se fait pas en criant « ayahuasca » (ou tout autre mot sonnant une cloche aux intrigues passées de l’univers du prolifique auteur, pardonnez-nous ce clin d’œil au District 31 de 2019).
Mais, réjouissons-nous, c’est maintenant officiel : le papa de District, donc, qui concluait sa saga policière quotidienne il y a exactement deux ans, rebondira à ICI TÉLÉ à la prochaine rentrée avec une nouvelle fiction annuelle. C’est-à-dire, 24 épisodes de 60 minutes étalés sur l’automne 2024 et l’hiver 2025, avec espoir de Radio-Canada, du producteur Aetios et de Dionne lui-même de poursuivre l’aventure sur au moins trois ou quatre ans, voire davantage.
La case horaire de cette nouveauté n’a pas encore été précisée, mais parions un petit 2 $ sur la plage du lundi à 20 h, toujours gagnante pour un feuilleton de format annuel. Dumas, que réalisera Stéphan Beaudoin (Classé secret, Alerte Amber, L’heure bleue, Chaos, Le bonheur), succéderait ainsi à 5e rang.
De lourdes investigations
Le titre, Dumas, n’a apparemment pas été choisi pour rendre hommage au chroniqueur télé de La Presse, Hugo Dumas, a tenu à spécifier Luc Dionne en point de presse, mercredi matin. Ni à l’écrivain âme des Trois mousquetaires. Le créateur a plutôt baragouiné une anecdote d’encan au profit d’une association d’hôpitaux des Laurentides, où un homme baptisé Jean Dumas aurait payé un fort prix pour « acheter » le nom du protagoniste principal de sa prochaine œuvre. Laquelle, rappelons-le, a un moment porté le titre temporaire de DPCP.
Le Jean Dumas de Dumas (Gildor Roy) est un bonhomme qui en mène large, pas spécialement reconnu pour sa jovialité, fondateur d’Intelco, l’une des firmes d’enquête privées les plus importantes au pays. Le type de firme qui entre en scène lorsqu’un crime dépasse les compétences des corps de police. Pensez infidélités conjugales ou prestataires de la CSST travaillant « au noir »; que voulez-vous que les forces de l’ordre y fassent? Au fil des ans, le business de notre Dumas, lui, s’est peaufiné dans des affaires encore plus complexes : vol de propriété intellectuelle, espionnage industriel, détournement de fonds, blanchiment d’argent… Des entreprises dont Luc Dionne s’est inspiré, l’une a même négocié une libération d’otages au Qatar; voilà qui laisse présager bien des revirements à l’écran!
« Il y a des gens qui vont s’attendre à un commandant Chiasson 2.0, et il n’y a rien de plus loin de la réalité, a prévenu Gildor Roy au sujet de son alter ego. C’est tout le contraire! C’est un sibole de bon détective privé, mais ce qui rend son personnage intéressant, c’est sa relation avec ses enfants. Les relations sont extrêmement compliquées avec sa famille, et ça, c’est intéressant à jouer! »
Bien sûr, notre Dumas s’est évidemment entouré des meilleurs Columbo de sa connaissance pour mener à bien les investigations dont hérite sa compagnie. Son fils (Jason Roy-Léveillée), travaille notamment à ses côtés… mais fiston menace de le plaquer pour aller bosser pour un concurrent.
Ça brasse aussi dans la vie privée de Dumas : son ex-femme (Isabel Richer), au tempérament aussi explosif que le sien, s’ingère dans son boulot, et sa fille jeune adulte (Jade Charbonneau), disparue depuis deux ans, réapparaît soudainement, flanquée d’une flopée de problèmes personnels. ICI TÉLÉ décrit même Dumas comme un mélange de thriller et de drame familial, dégageant une forte odeur d’Omertà, le premier hit télévisuel de Luc Dionne. On se doute par ailleurs que les activités de Jean Dumas ne lui ont pas amené que des amis au gré de ses dossiers…
« Son » Robert De Niro
Parlant d’Omertà, à l’origine, c’est Gildor Roy qui devait y interpréter le rôle de François Pelletier (finalement incarné par Luc Picard). Le suspense avait pris l’antenne en janvier 1996 à Radio-Canada, mais Gildor Roy avait développé le personnage pendant trois ans avant qu’un remue-ménage en coulisses n’entraîne un remaniement de distribution. Or, Dionne a bien eu l’occasion de rattraper le temps perdu avec « [son] Robert De Niro » par la suite, grâce à District 31 et, maintenant, Dumas. Et ce, même s’il aurait voulu que son nouveau « bébé » ne porte pas de trace du célèbre poste 31, qui a animé les débuts de soirée d’ICI TÉLÉ de 2016 à 2022. « Gildor, c’est tout un acteur! », a opiné Fabienne Larouche, mercredi. « J’ai de la facilité à écrire pour lui », a enchaîné Luc Dionne.
Sinon, Marie-Lyne Joncas (qui a tellement épaté avec sa prestation dans STAT cette année, que la productrice Fabienne Larouche l’a récupérée pour joindre les rangs de Dumas), Laurent Lucas, Vincent Leclerc, Catherine-Anne Toupin, Sylvain Marcel et Christian de la Cortina emprunteront tous les traits de collègues ou compétiteurs de Jean Dumas et Intelco. Lili Francke-Robitaille (la fille de Martine Francke et André Robitaille) sera la fille cadette du clan Dumas. S’entrecroiseront aussi, sur le plateau, Fred-Éric Salvail, Marie-Laurence Moreau, Luc Bourgeois, Stéphane Jacques, Pierre-Paul Alain, Daniel Thomas, Isabelle Guérard et Anthony Bouchard, entre autres. Quand on parlait de distribution solide!
Le tournage de Dumas s’amorcera le 21 mai et se poursuivra jusqu’à la fin juillet, puis reprendra ensuite à l’automne. Heureusement, Gildor Roy n’a plus à jongler avec les horaires exigeants de La tour, le talk-show quotidien qu’il a piloté pendant un an (2022-2023) à TVA.
Et où il n’a jamais invité Fabienne Larouche, a crâné cette dernière devant les journalistes. Faudra mettre Jean Dumas sur le cas…
Crédit photo principale : Pierre Manning / Courtoisie Radio-Canada