Habillez-vous chaudement et avalez un ou deux bons cafés afin de rester bien éveillés : samedi soir marquera le retour de la Nuit blanche de Montréal en lumière, l’un des rendez-vous hivernaux favoris des Montréalais.

Bien que proposée en formule réduite pour se conformer aux mesures sanitaires, la Nuit blanche donnera l’occasion à ses visiteurs de reprendre contact avec la faune montréalaise, en toute prudence, après deux ans d’affres de la COVID-19. C’est d’ailleurs le grand thème préconisé par la Nuit blanche cette année : le bonheur des retrouvailles!

Enfin, se rassembler!

Il était pourtant moins une pour mettre sur pied à temps cette 19e Nuit blanche, et l’entièreté du festival Montréal en lumière 2022, lorsque le gouvernement de François Legault a annoncé, le 25 janvier, la réouverture des salles et l’autorisation des grands rassemblements extérieurs, fixées au 7 février. Le producteur Spectra aurait très bien pu passer son tour et se donner plus de latitude pour façonner une édition 2023 encore plus garnie, sans se presser.

Mais il n’en était pas question, martèle Laurent Saulnier, vice-président programmation de Montréal en lumière.

«Parce que c’est important. C’est ce qui nous fait vivre!», avance ce dernier en entrevue avec Sous les projecteurs, rappelant que l’organisation était déjà triste de devoir sacrifier la tradition en 2021 (pour la remplacer par une exceptionnelle mouture numérique).

En 2020, Montréal en lumière avait joué de chance, la Nuit blanche s’étant tenue une dizaine de jours avant le décret du premier grand confinement du Québec, le 13 mars.

«L’une des choses les plus difficiles des deux dernières années, ç’a été le manque de contacts, de liens sociaux, expose Laurent Saulnier. Et je pense que la Nuit blanche est parfaite pour ça. C’est un événement où on peut se retrouver, se rassembler, voir et faire des choses ensemble, et c’est très important, particulièrement cette année. La Nuit blanche sera l’une des premières activités qui va rassembler beaucoup de monde, qui va nous permettre de retrouver le lien social, retrouver nos amis, refaire connaissance avec des gens et découvrir des endroits.  C’est le temps d’en profiter!»

Planification

Les décideurs de la Nuit blanche ne se cachent pas la tête dans le sable pour autant : bien sûr, on demeure en tout temps conscient que la pandémie n’est pas encore totalement derrière nous.

Voilà pourquoi la fête se déploiera cette année en formule réduite. «Seulement» une soixantaine d’activités sont à l’horaire, et on demande aux noctambules de planifier leur parcours à l’avance et de réserver leur place au préalable aux différents points de rencontre lorsque c’est possible de le faire, question d’éviter les interminables files d’attente propres à la Nuit blanche.

(L’article se poursuit après la photo)

Le Sentier de patin de Montréal en lumière 2022. Crédit : Frédérique Ménard-Aubin

Le Sentier de patin de Montréal en lumière 2022. Crédit : Frédérique Ménard-Aubin

«On ne peut pas faire des « partys » comme on en faisait dans le bon vieux temps, rigole Laurent Saulnier. On a demandé à tous nos partenaires de suivre à la lettre toutes les restrictions. On veut que la Nuit blanche soit un endroit sécuritaire pour tout le monde.»

D’ailleurs, plusieurs établissements participants à la Nuit blanche, comme les musées ou la Grande Bibliothèque, sont assez vastes pour accueillir plusieurs visiteurs en toute quiétude, sans risque de nez à nez fortuit.

Bien de son temps

Laurent Saulnier se réjouit en outre du fait que les thèmes de plusieurs manifestations artistiques au cœur de la Nuit blanche s’inscrivent dans les actuelles préoccupations sociales, comme les expositions «J.J Levine : Photographies queers», au Musée McCord  ou «L’heure mauve», de Nicolas Party, au Musée des beaux-arts.

«Ce sont des sujets qui nous interpellent aujourd’hui, en 2022, à Montréal, précise le grand manitou. La Nuit blanche a toujours été bien de son temps. On n’a jamais eu peur de présenter des choses avant-gardistes ou même troublantes, pour certaines personnes. C’est important pour nous d’être le reflet d’une grande ville comme Montréal.»

La Nuit blanche de Montréal en lumière a lieu du samedi 26 au dimanche 27 février, dans différents lieux et quartiers de Montréal. Toute la programmation est disponible sur le site web (montrealenlumiere.com). Les activités gratuites sur le site extérieur de Montréal en lumière, au Quartier des spectacles (patinoire, Sentier de patin, Grande Roue), se poursuivront ensuite jusqu’au 5 mars.

Trois suggestions d’incontournables de la Nuit blanche, selon Laurent Saulnier 

-24 h du Vinyle : «Comme les amateurs de musique ne sont pas très gâtés cette année à la Nuit blanche, il y a quand même cette activité à laquelle tout le monde peut participer, en ligne. Pendant 24 heures, du samedi 26, à 19 h, jusqu’au dimanche 27, à 19 h, une vingtaine de DJs ne vont faire jouer que des vinyles. Pendant 24 heures, on a un DJ set dans notre salon, tout à fait gratuitement.» www.24hov.com.

Marven Clerveau: Visions Hip-Hop QC, au Centre PHI : «C’est une super expo sur le hip-hop québécois, pour ceux qui s’intéressent à la musique autant qu’aux arts visuels. Une artiste a peint les visages de beaucoup d’acteurs de cette scène musicale québécoise, et c’est assez intéressant. Il y a des portraits de performeurs, de « beatmakers », de gens de l’industrie de la musique hip-hop, etc.»

-Parachute : mode subversive des années 80, au Musée McCord : «Pour ceux qui ont un regard un peu nostalgique! La marque de vêtements Parachute était très célèbre dans les années 80. C’est l’une des premières marques de designer montréalais qui a fait le tour du monde. Parallèlement, le Musée McCord présente aussi le film « Montréal New Wave », pour ceux qui n’ont pas connu les années 80.»

Photo de la Grande Roue : Courtoisie Équipe Spectra

Marie-Josée R.Roy

Marie-Josée R.Roy

Fondatrice / Rédactrice en chef / Journaliste

Fondatrice, rédactrice en chef et journaliste de Sous les projecteurs, je dévore de la culture québécoise depuis l’enfance et n’ai qu’un objectif, la faire rayonner à travers mes articles, et ce, depuis près de 15 ans. Anciennement journaliste chez Allô Vedettes, HuffPost Québec et l’Agence QMI.

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